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DIFFÉRENCES ENTRE LES RACES.

dont le plumage adulte a, dans les deux sexes, subi un assez grand changement pour être devenu noir ou blanc. Dans les variétés blanches des diverses races, les poussins sont uniformément d’un jaune pâle, passant au jaune-canari vif chez la race Soyeuse à os noirs. C’est aussi généralement le cas pour les poussins des Cochinchinoises blanches, mais je tiens de M. Zurhost, qu’ils ont quelquefois une coloration chamois ou brune, et que tous ceux présentant cette couleur, et qui ont été suivis, ont donné des mâles. Les poussins des Cochinchinois chamois sont d’un jaune doré, très-distinct de la nuance plus pâle des Cochinchinois blancs, et sont souvent longitudinalement rayés de nuances foncées ; ceux des Cochinchinois de coloration cannelle argentée sont presque toujours chamois. Les poussins des races de Combat et Dorking blanches montrent parfois, sous certaines incidences de lumière (d’après M. Brent), de faibles traces de raies longitudinales. Dans les variétés noires des races Espagnole, de Combat, Huppée et Bantam, les poussins présentent un caractère nouveau, car ils ont la poitrine et la gorge plus ou moins blanches, et quelquefois un peu de blanc ailleurs. On remarque aussi parfois chez les poulets Espagnols (Brent) que les premières plumes qui occupent les points où le duvet était blanc, sont pendant quelque temps terminées de blanc. Les poussins de la plupart des sous-races de Combat (Brent, Dixon), des Dorkings, présentent le caractère primitif des raies longitudinales sur le duvet ; il en est de même dans les sous-races Cochinchinoises à plumage de perdrix ou de coq de bruyère (Brent), mais pas dans les autres ; et enfin dans la sous-race Faisane, à l’exclusion des autres sous-races, de la race Malaise (Dixon). Dans les races et sous-races suivantes, les poussins sont à peine, ou pas du tout rayés longitudinalement ; les Hambourgs barrés, dorés et argentés, qu’on peut à peine distinguer les uns des autres lorsqu’ils sont en duvet, ont tous deux, sur la tête et le croupion, des taches foncées, et parfois une raie longitudinale sur la partie postérieure du cou (Dixon). Je n’ai vu qu’un seul poussin de la variété Hambourg pailletée argentée, et il portait des raies longitudinales obscures. Les poussins de la variété Huppée pailletée dorée (Tegetmeier), sont d’un brun roux chaud ; ceux de la variété argentée sont gris, quelquefois tachés d’ocre sur la tête, les ailes et le poitrail (Dixon). Les poussins Coucous, ont le duvet gris (Dixon), ceux des Sebright-Bantams (Dixon), sont d’un brun foncé uniforme, tandis que ceux des Bantams rouges à poitrail brun sont noirs avec un peu de blanc sur le poitrail et la gorge. Nous voyons par là que les poussins des différentes races, et même ceux d’une même race principale, diffèrent beaucoup par leur duvet, et que les raies longitudinales, qui caractérisent les jeunes de tous les gallinacés sauvages, disparaissent dans plusieurs races domestiques. On peut admettre comme règle principale, que plus le plumage de l’adulte diffère de celui du G. Bankiva, plus la disparition des raies chez les poussins est complète.


Quant à l’époque à laquelle apparaissent les caractères

    dans chaque cas. — Pour les poulets de la race Soyeuse blanche, voir Tegetmeier, Poultry Book, 1866, p. 221.