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RACES GALLINES.

semblables, et varient du naturel défiant et sauvage du coq de Combat, à celui très-pacifique des Cochinchinois. Ces derniers, à ce qu’on assure, broutent beaucoup plus que les autres variétés. La race Espagnole souffre davantage du gel que les autres races.


Avant d’arriver au squelette, étudions l’étendue des différences qu’on peut constater entre les diverses races et le G. Bankiva. Quelques auteurs considèrent comme une des plus distinctes, la race Espagnole, ce qui est vrai pour son aspect général, mais ses différences caractéristiques ne sont pas importantes. La race Malaise paraît être plus distincte, par sa haute taille, par sa petite queue tombante, formée de plus de quatorze rectrices, et par la petitesse de sa crête et de ses caroncules ; il y a cependant une sous-race Malaise qui est colorée presque exactement comme le G. Bankiva. Quelques auteurs regardent la race Huppée comme très-distincte ; mais c’est plutôt une race semi-monstrueuse, comme le prouvent la protubérance et les perforations irrégulières de son crâne. La race Cochinchinoise, avec ses os frontaux fortement sillonnés, la forme particulière de son trou occipital, ses rémiges courtes, sa queue formée de plus de quatorze rectrices, l’ongle large de son doigt médian, son plumage, ses œufs rugueux et foncés, et surtout sa voix toute particulière, est probablement la plus distincte de toutes. Et si une de nos races devait être considérée comme descendant d’une espèce inconnue et différente du G. Bankiva, ce serait la Cochinchinoise, bien que les preuves à l’appui de cette supposition nous fassent défaut. Toutes les différences qui caractérisent la race Cochinchinoise sont variables, et peuvent être reconnues dans les autres races, à un degré plus ou moins prononcé. Une de ses sous-races est colorée, comme le G. Bankiva. Leurs pattes emplumées, pourvues souvent d’un doigt supplémentaire, leurs ailes impropres au vol, leur naturel tranquille, témoignent d’une domestication très-ancienne ; enfin ces oiseaux viennent de la Chine, où nous savons que plantes et animaux ont été l’objet de grands soins dès une époque fort reculée, et où, par conséquent, nous devons nous attendre à trouver des races domestiques profondément modifiées.

Différences ostéologiques. — J’ai examiné vingt-sept squelettes et cinquante-trois crânes de diverses races (y compris