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DIFFÉRENCES OSTÉOLOGIQUES.

ceux de trois G. Bankiva), dont je dois environ la moitié à l’obligeance de M. Tegetmeier, et trois squelettes à celle de M. Eyton.


Le Crâne diffère beaucoup par sa grosseur, suivant les races. Dans les plus grands Cochinchinois il est double en longueur, mais pas en largeur de celui des Bantams. Les os de la base du crâne, depuis le trou occipital jusqu’à l’extrémité antérieure (y compris les os carrés et ptérygoïdiens), sont identiques par la forme dans tous les crânes. Il en est de même de la mâchoire inférieure. On distingue souvent sur la partie frontale du crâne de légères différences entre les mâles et les femelles, dues évidemment à la présence de la crête. Je prendrai dans tous les cas comme terme de comparaison le crâne du G. Bankiva. Je n’ai pas trouvé de différences dignes d’être notées dans quatre poules de Combat, une Malaise, un coq Africain, un coq Frisé de Madras et deux poules Soyeuses à os noirs. Dans trois coqs Espagnols, la forme du front entre les orbites était très-différente ; il était fortement déprimé sur l’un, plutôt saillant chez les deux autres, et portant un profond sillon médian ; la poule avait le crâne lisse. Dans trois crânes de Bantams de Sebright, le vertex est plus globuleux et descend plus brusquement vers l’occiput que dans le G. Bankiva. Dans un Bantam de Burmah, ces caractères sont encore plus fortement prononcés, et la partie sus-occipitale du crâne est plus pointue. Moins globuleux dans un Bantam noir, le crâne avait un trou occipital très-large, et un contour presque triangulaire comme celui que nous allons décrire chez les Cochinchinois ; les deux branches ascendantes des maxillaires supérieurs étaient singulièrement recouvertes par les apophyses des os nasaux, mais comme je n’ai eu à ma disposition qu’un seul exemplaire, il est possible que quelques-unes de ces différences aient pu être individuelles. J’ai examiné sept crânes de Cochinchinois et de Brahmas, (cette dernière étant une race croisée très-voisine de la Cochinchinoise). Au point où les branches montantes des maxillaires supérieurs s’appuient contre l’os frontal, la surface du crâne présente une forte dépression, de laquelle part un profond sillon médian, qui se prolonge en arrière à une distance variable ; les bords de cette fissure sont très-saillants, ainsi que le sommet du crâne en arrière et au-dessus des orbites. Ces caractères sont moins développés chez les poules. Les ptérygoïdiens et les apophyses de la mâchoire inférieure sont, relativement à la grosseur de la tête, plus larges que dans le G. Bankiva, ce qui a lieu aussi chez les Dorkings de forte taille. La bifurcation terminale de l’hyoïde est, chez les Cochinchinois, deux fois aussi large que dans le G. Bankiva, tandis que la longueur des autres os de l’hyoïde n’est que dans le rapport de trois à deux. Mais le caractère le plus remarquable est celui de la forme du trou occipital : chez le G. Bankiva (fig. 33, A), sa largeur horizontale excède sa hauteur verticale, et son contour est à peu près circulaire ; tandis que dans les Cochinchinois (B), son contour est triangulaire, et sa hauteur est plus grande que sa largeur. On rencontre aussi cette forme chez les Bantams noirs, certains Dorkings et quelques autres races s’en approchent quelquefois à un faible degré.