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DIFFÉRENCES OSTÉOLOGIQUES.

porté leur attention que sur la huppe et non sur le crâne ; néanmoins, en développant la huppe, ce à quoi ils ont merveilleusement réussi, ils ont, sans intention, augmenté à un haut degré la protubérance crânienne et ont, par corrélation de croissance, agi en même temps sur la forme et les connexions réciproques des os maxillaires supérieurs et nasaux, sur la largeur des frontaux, la forme de l’orifice des narines, celle des apophyses latérales postérieures des os frontaux et écailleux, sur la direction de l’axe de la cavité osseuse de l’oreille, et enfin sur la configuration interne de la boîte crânienne, et la forme générale du cerveau.

Vertèbres. — Le G. Bankiva a quatorze vertèbres cervicales, sept dorsales à côtes, quinze lombaires et sacrées, et six caudales[1] ; mais les vertèbres lombaires et sacrées sont si fortement soudées, que je ne suis pas certain de leur nombre ; aussi la comparaison du nombre total des vertèbres est-elle, par ce fait, très-difficile à faire dans les diverses races. J’ai dit qu’il y avait six vertèbres caudales, parce que la vertèbre basilaire est presque entièrement soudée au bassin ; mais si nous en admettons sept, leur nombre concorde dans tous les squelettes. Les cervicales paraissent être au nombre de quatorze ; mais, sur vingt-trois squelettes en état d’être examinés, dans cinq d’entre eux, appartenant à deux individus de Combat, deux Hambourgs rayés et un Huppé, la quatorzième portait des côtes qui, quoique petites, étaient bien développées avec une double articulation. La présence de ces petites côtes n’est cependant pas un fait bien important, car toutes les cervicales portent les représentants des côtes ; mais leur développement sur la quatorzième cervicale, réduisant la dimension des passages dans les apophyses transverses, rend cette vertèbre analogue à la première dorsale. Cette addition de petites côtes n’affecte pas seulement la quatorzième cervicale, car les côtes de la première dorsale vraie sont dépourvues d’apophyses ; mais dans quelques squelettes, dont la quatorzième cervicale portait de petites côtes, la première paire de vraies côtes avait des apophyses bien développées. Mais lorsque nous voyons que le moineau n’a que neuf vertèbres cervicales, tandis que le cygne en a vingt-trois[2], il n’y aurait rien d’étonnant à ce que, dans les races gallines, le nombre en fût variable.

Il y a sept vertèbres dorsales pourvues de côtes ; la première n’est jamais soudée aux quatre suivantes, qui sont généralement ankylosées entre elles. Dans un Sultan, cependant, les deux premières étaient libres. Dans deux squelettes, la cinquième était libre ; la sixième est ordinairement libre (comme dans le G. Bankiva), mais quelquefois seulement à son extrémité postérieure, par laquelle elle s’articule à la septième. Celle-ci était, dans tous les squelettes, un coq Espagnol excepté, soudée aux vertèbres lombaires. Il y a donc des variations quant à la manière dont les vertèbres dorsales médianes sont soudées entre elles.

  1. Il paraît que je n’ai pas désigné bien correctement les divers groupes de vertèbres, car une grande autorité, M. W. K. Parker, Transact. zool. Soc. vol. v, p. 198, admet pour ce genre 16 vertèbres cervicales, 4 dorsales, 15 lombaires et 6 caudales. J’ai du reste employé les mêmes termes dans toutes mes descriptions.
  2. Macgillivray, British Birds, vol. I, p. 25.