CHAPITRE IX.
PLANTES CULTIVÉES : PLANTES CULINAIRES ET CÉRÉALES.
Je n’entrerai pas, au sujet de la variabilité des plantes cultivées, dans autant de détails que je l’ai fait pour les animaux domestiques. Le sujet offre des difficultés considérables. Les botanistes ont généralement négligé, comme indignes de leur attention, les variétés cultivées. Dans beaucoup de cas, le prototype sauvage est douteux ou inconnu, et dans d’autres, il est presque impossible de distinguer entre les sauvageons échappés et les plantes vraiment sauvages, de sorte qu’on n’a aucun terme de comparaison sûr, qui permette d’apprécier l’étendue des changements survenus. Beaucoup de botanistes croient que plusieurs de nos plantes anciennement cultivées ont été si profondément modifiées, qu’il est actuellement impossible de reconnaître les formes primitives dont elles descendent. On est également très-embarrassé pour savoir si quelques-unes proviennent d’une seule espèce, ou de plusieurs, inextricablement mélangées par des croisements et modifiées par variation. Les variations passent souvent à des monstruosités dont on ne peut les distinguer ; un grand nombre de variétés ne se propagent que par greffes, bourgeons, marcottes, bulbes, etc., et très-fréquemment, on ignore jusqu’à quel point leurs particu-