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PORCS DOMESTIQUES.
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divers lieux et époques. Le docteur Struthers[1] a dernièrement décrit et figuré la conformation de ces pieds ; dans ceux de devant et de derrière les phalanges des deux grands doigts sont représentées par une phalange unique, grosse et ensabotée ; dans les pieds de devant, les phalanges médianes sont représentées par un os dont l’extrémité inférieure est unique, mais dont l’extrémité supérieure porte deux articulations distinctes. D’autres rapports indiquent quelquefois l’existence d’un doigt surnuméraire.


Fig. 4. — Anciens porcs irlandais, avec appendices maxillaires.
(Copié de H. D. Richardson.)

Une autre anomalie curieuse est celle d’appendices décrits par M. Eudes Deslongchamps comme caractérisant fréquemment les porcs normands. Ces appendices sont toujours attachés au même endroit, aux angles de la mâchoire ; ils sont cylindriques, longs de trois pouces, couverts de soies, et présentant un pinceau de soies sortant d’une cavité latérale ; ils ont un centre cartilagineux, avec deux petits muscles longitudinaux, et se trouvent tantôt symétriquement des deux côtés à la fois, tantôt d’un seul. Richardson les figure sur l’ancien porc maigre irlandais, et Nathusius constate qu’ils apparaissent parfois chez les races à longues oreilles, mais ne sont pas strictement héréditaires, car dans une même portée ils peuvent exister sur des individus et manquer à d’autres[2]. Comme on

  1. Édimb. New. philosop. Journ. 1863. — Voir aussi de Blainville, Ostéographie, p. 128.
  2. Eudes Deslongchamps, Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, v. VII, 1842, p. 41. — Richardson, Pigs, their origin, etc., 1847, p. 30. — Nathusius, Die Racen des Schweines, 1860, p. 54.