CHAPITRE XXVII.
HYPOTHÈSE PROVISOIRE DE LA PANGENÈSE.
Nous avons, dans les chapitres précédents, discuté différentes classes de faits relatifs à la variation des bourgeons, aux diverses formes de l’hérédité, aux causes et aux lois des variations ; tous sujets qui, ainsi que les divers modes de la reproduction, se rattachent évidemment les uns aux autres. J’ai donc dû chercher un moyen de réunir tous ces faits par une méthode tangible, car il est désirable de pouvoir se rendre compte, même imparfaitement, comment il se peut qu’un caractère ayant appartenu à un ancêtre reculé, reparaisse subitement dans sa descendance ; comment les effets d’accroissement ou de diminution de l’usage d’un membre, peuvent se transmettre à la génération suivante ; comment l’élément sexuel mâle peut agir non-seulement sur l’ovule, mais quelquefois sur la forme maternelle ; comment un membre peut se reproduire exactement sur la ligne d’amputation, sans qu’il y ait ni trop ni trop peu ; comment des êtres organisés, identiques sous tous les rapports, peuvent être ordinairement produits par des modes aussi différents que le bourgeonnement et la génération séminale. Je sais parfaitement que les idées que je vais développer ne constituent qu’une hypothèse provisoire qui, jusqu’à ce qu’on en formule une meilleure, peut être utile en reliant entr’eux une foule de faits qui jusqu’à présent sont restés sans connexion, et n’ont été rattachés à aucune cause efficace. Ainsi que le fait remarquer Whewell,