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dée à son extrémité supérieure d’une teinte ombrée de fauve.

Les extrémités des longues plumes secondaires qui portent les ocelles complets représentant une boule dans une cavité, sont le siège d’une ornementation particulière (fig. 61). Les raies longitudinales obliques cessent brusquement dans le haut et deviennent confuses ; au-dessus de cette limite, toute l’extrémité supérieure de la plume (a) est couverte de points blancs entourés par de petits anneaux noirs serrés sur un fond obscur.

Fig. 61. — Partie du sommet d’une des rémiges secondaires portant des ocelles complets.

a. Partie supérieure ornée.
b. Ocelle supérieur pas tout à fait complet. (L’ombre qui est au-dessus du point éclairé est trop foncée pour la figure.)
c. Ocelle parfait.

La raie oblique appartenant à l’ocelle supérieur (b) n’est même plus représentée que par une courte tache noire, irrégulière, dont la base est comme d’ordinaire transversale et arquée. La séparation brusque de cette raie nous permet de comprendre pourquoi la partie épaisse de l’anneau manque dans l’ocelle supérieur ; car, comme nous l’avons constaté, cette partie épaissie est évidemment formée par un prolongement de la tache qui la suit au-dessus dans la même raie. Par suite de l’absence de la partie supérieure et épaissie de l’anneau, une portion du sommet de l’ocelle supérieur paraît avoir été obliquement enlevée, bien qu’il soit complet sous tous les autres rapports. Si l’on admettait que le plumage du faisan Argus a été créé tel qu’il existe aujourd’hui, on serait fort embarrassé d’expliquer l’état imparfait de l’ocelle supérieur. Je dois ajouter que les ocelles de la rémige secondaire la plus éloignée du corps sont plus petits et moins parfaits que ceux des autres rémiges et présentent, comme l’ocelle que nous venons de décrire, une interruption de la partie supérieure de l’anneau noir externe. Il semble que les taches, sur cette plume, montrent une tendance moindre à se réunir pour former des bandes ; elles sont, au contraire, souvent divisées en taches plus petites, qui constituent deux ou trois rangées se dirigeant vers chaque ocelle.