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PLANTES À VRILLES.

divisions se déployèrent en suivant exactement chaque inégalité de la surface. Je plaçai ensuite près de la plante un poteau sans écorce, mais très-fissuré, et les pointes des vrilles s’introduisirent admirablement dans toutes les crevasses. À ma surprise, j’observai que les extrémités des jeunes vrilles avec leurs divisions à peine séparées s’introduisaient également dans les plus petites crevasses, exactement comme des racines. Deux ou trois jours après que les extrémités eurent pénétré ainsi dans les crevasses, ou après que leurs terminaisons crochues eurent saisi de petits points saillants, commença le mécanisme final que je vais décrire maintenant.

Je découvris ce mécanisme après avoir laissé accidentellement un morceau de laine à côté d’une vrille ; et ceci me conduisit à lier d’une manière lâche autour de tuteurs une quantité de lin, de mousse et de laine, et à la placer auprès de vrilles. La laine ne doit pas être teinte, car ces vrilles sont extrêmement sensibles à certains poisons. Les pointes crochues saisirent bientôt sans répugnance les fibres, même celles qui flottaient librement ; au contraire l’excitation fit pénétrer les crochets dans la masse fibreuse et les courba en dedans, de telle sorte que chaque crochet saisit solidement une ou deux fibres ou un petit faisceau de fibres. Les extrémités et les surfaces internes des crochets com-