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Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/250

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recueillit la terre déposée séparément, d’une part celle en amont du trou, et d’autre part celle en aval. Plus tard on pesa les deux. Dans chacun des cas, il y eut beaucoup plus de terre en aval qu’en amont ; le poids moyen de celle en amont étant de 103 grains, et de celle en aval de 205 ; ce dernier était ainsi, à très peu près, le double du premier. Comme, sur un sol horizontal, les déjections sont d’ordinaire déposées d’une façon presqu’égale tout autour de l’ouverture des galeries, la différence dans le poids indique le montant de terre rejetée qui a coulé le long de la pente. Mais il faudrait un nombre d’observations bien plus considérable pour arriver à quelque résultat général ; car la nature de la végétation et d’autres circonstances accidentelles, telles que la force de la pluie, la direction et la violence du vent, etc., paraissent avoir plus d’influence sur la quantité de terre qui coule le long d’une pente, que n’en a l’angle sous lequel cette pente est inclinée. C’est ainsi que pour quatre déjections dans mon pré (comprises dans les onze précédentes), où la pente est en moyenne de 7° 19’, la différence dans le montant de la terre en amont et en aval des galeries était plus grande que pour trois autres du même pré, dans un endroit où la pente moyenne était de 12° 5’.

Nous pouvons néanmoins prendre les onze cas précédents qui sont exacts dans la mesure de leur portée, et calculer le poids de la terre rejetée coulant chaque année le long d’une pente d’une inclinaison moyenne de 9° 26’. C’est ce qu’a fait mon fils Georges. Il a montré que presqu’exactement deux tiers de la terre