Page:Darwin - Voyage d’un naturaliste autour du monde, trad. Barbier, 1875.djvu/499

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XX


Île Keeling. — Aspect singulier. — Flore. — Transport de graines. — Oiseaux et insectes. — Sources. — Champs de corail mort. — Pierres transportées dans des racines d’arbres. — Grand crabe. — Corail urticant. — Poisson mangeant le corail. — Îles de corail. — Attols. — Profondeur à laquelle peuvent vivre les coraux. — Vastes superficies où se trouvent les îles basses de corail. — Affaissement. — Récifs barrières. — Récifs bordures. — Conversion des récifs bordures et des récifs barrières en attols. — Preuves de changements de niveau. — Ouvertures dans les récifs barrières. — Attols des Maldives ; leur conformation particulière. — Récifs morts et submergés. — Aires d’affaissements et de soulèvements. — Distribution des volcans. — Affaissements lents et considérables.

Île Keeling. — Îles de corail.

1er avril 1836. — Nous arrivons en vue de l’île Keeling ou île des Cocos, située dans l’océan Indien à environ 600 milles de la côte de Sumatra. C’est un attol, ou île de corail, semblable à ceux que nous avons déjà vus dans l’archipel Dangereux. Au moment où le vaisseau entre dans la passe, M. Liesk, résident anglais, vient à notre rencontre dans son bateau. On peut raconter en quelques mots l’histoire des habitants de cette île. Il y a environ neuf ans, un aventurier, M. Hare, amena de l’archipel Indien un certain nombre d’esclaves malais qui, aujourd’hui, y compris les enfants, se montent à environ une centaine. Quelque temps après un certain capitaine Ross, qui avait déjà visité ces îles, arriva d’Angleterre, amenant sa famille pour s’établir dans cet endroit ; avec lui se trouvait M. Liesk, qui lui avait servi de second. Les esclaves malais quittèrent l’île sur laquelle s’était établi M. Hare pour aller rejoindre le capitaine Ross, et M. Hare fut obligé de quitter son île.

Les Malais sont actuellement libres au point de vue tout au moins de leur traitement individuel, mais sous presque tous les autres rapports on les considère comme des esclaves. Les choses ne vont pas très-bien et cela provient sans doute du mécontentement de ces Malais, des changements fréquents d’île à île et peut-