Page:Dash - Un amour coupable.djvu/17

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Les jeunes femmes tournèrent sur elles-mêmes en faisant quelques pas en avant. Bourguignon revenait de son ambassade : Aurore s’arrêta pour l’attendre ; sa sœur fut forcée de l’imiter.

— J’ai exécuté les ordres de mademoiselle, dit-il : j’ai interrogé tout le monde, tous les habitués du parc ; personne ne connaît ce monsieur ; il vient ici pour la première fois.

— Quelque étranger, sans doute.

— Qu’importe, enfant ? dit-elle. Rentrons, rentrons vite !

Elles continuèrent leur route vers le château. En ce moment même, l’inconnu, qui s’était débarrassé de ses patins aussitôt qu’elles avaient cessé de le regarder, accosta un des laquais resté en arrière. Il lui mit un écu de six livres dans la main et lui dit à voix basse :

— Mon ami, le nom de vos maîtresses, s’il vous plaît ?

— Madame la duchesse de Vaujour et mademoiselle de Sainte-Même, sa sœur.

Pour six livres, un laquais de grande maison n’en pouvait dire davantage, en vérité. L’inconnu le comprit sans doute, car il s’éloigna sans répondre, se tenant apparemment pour satisfait.

Les deux sœurs traversèrent la terrasse, suivirent à gauche le chemin de la rue des Réservoirs, puis elles