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L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME

la mode, sur la manière dont on parvient, sur l’art de faire fortune et d’en jouir, de dévorer des héritages, etc., sur l’empressement chevaleresque que la loi et les tribunaux mettent à sauvegarder la bourse, la considération et l’honneur même des hommes qui s’amusent, et qui sous la protection de cette tutelle empressée étalent le scandale dans les lieux les plus en renom.

Devant ces mœurs et ces lois licencieuses qui font rentrer l’indignation dans les cœurs jusqu’au jour d’une vengeance aveugle ; devant cette négation cynique du principe réel de la moralité, dont la liberté et la raison sont les bases, on se demande comment il est des hommes à vue assez courte pour croire à la moralisation de l’adolescence, soit par l’internat, soit par l’externat. Toutefois le palliatif impuissant de l’internat nous sera nécessaire tant que la guerre, la misère, le vice et la loi multiplieront nos orphelins bien plus que la mort. La transformation de l’éducation suivra donc ici celle de la loi et des mœurs. Mais il serait facile, pour préparer la transition, d’attacher aux internats des classes d’externat séparées où l’on recevrait les natifs d’une localité qui ne peuvent faire des frais dispendieux de déplacement pour leurs études.




ÉCOLES NORMALES ET AMÉLIORATIONS DIVERSES.


L’égalité civile que nous avons revendiquée pour les élèves des deux sexes, dans les diverses branches d’enseignement, appelle tout d’abord une réforme des écoles normales qui mette sur le même pied l’aspirant instituteur et l’aspirante institutrice.

L’état de choses actuel montre un coupable abandon de celle-ci. Pendant que nous comptons 80 écoles normales d’élèves-maîtres subventionnées par l’État, les départe-