Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/40

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de Tarascon, tombe quelquefois des fenêtres. À lui voir tant de prudence, n’allez pas croire au moins que Tartarin eût peur… Non ! seulement il se tenait sur ses gardes.

La meilleure preuve que Tartarin n’avait pas peur, c’est qu’au lieu d’aller au cercle par le cours, il y allait par la ville, c’est-à-dire par le plus long, par le plus noir, par un tas de vilaines petites rues au bout desquelles on voit le Rhône luire sinistrement. Le pauvre homme espérait toujours qu’au détour d’un de ces coupe-gorge ils allaient s’élancer de l’ombre et lui tomber sur le dos. Ils auraient été bien reçus, je vous en réponds… Mais, hélas ! par une dérision du destin, jamais, au grand jamais, Tartarin de Tarascon n’eut la chance de faire une mauvaise rencontre. Pas même un chien, pas même un ivrogne. Rien !

Parfois cependant une fausse alerte. Un