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UN DÉCORÉ DU 15 AOÛT



Uu soir, en Algérie, à la fin d’une journée de chasse, un violent orage me surprit dans la plaine du Chélif, à quelques lieues d’Orléansville. Pas l’ombre d’un village, ni d’un caravansérail en vue. Rien que des palmiers nains, des fourrés de lentisques et de grandes terres labourées jusqu’au bout de l’horizon. En outre, le Chélif, grossi par l’averse, commençait à ronfler d’une façon alarmante, et je courais risque de passer ma nuit en plein marécage. Heureusement l’interprète civil du bureau de Milianah, qui m’accompagnait, se souvint qu’il y avait tout près de nous, cachée dans un pli de terrain, une tribu dont il connaissait l’aga, et nous nous décidâmes à aller lui demander l’hospitalité pour une nuit.