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LA MOISSON
au bord de la mer



Nous courions depuis le matin à travers la plaine, cherchant la mer qui nous fuyait toujours dans ces méandres, ces caps, ces presqu’îles que forment les côtes de Bretagne.

De temps en temps un coin bleu marine s’ouvrait à l’horizon, comme une échappée de ciel plus sombre et plus mouvant ; mais le hasard de ces routes tortueuses qui font rêver d’embuscades et de chouannerie refermait vite la vision entrevue. Nous étions arrivés ainsi dans un petit village vieux et rustique, aux rues sombres, étroites à la façon des rues algériennes, encombrées de fumier, d’oies, de bœufs, de pourceaux. Les maisons ressemblaient à des