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CONCLUSION


Après le départ des Schwanthaler, il y eut dans Munich comme une épidémie de scandales. On vit successivement une chanoinesse enlever un baryton, le doyen de l’Institut épouser une danseuse, un conseiller aulique faire sauter la coupe, le couvent des dames nobles fermé pour tapage nocturne…

Ô malice des choses ! Il semblait que cette petite pendule était fée et qu’elle avait pris à tâche d’ensorceler toute la Bavière. Partout où elle passait, partout où elle sonnait son joli timbre à l’évent, il affolait, détraquait les cervelles. Un jour, d’étape en étape, elle arriva jusqu’à la résidence ; et depuis lors, savez-vous quelle partition le roi Louis, ce wagnérien enragé, a toujours ouverte sur son piano ?…

— Les Maîtres chanteurs ?

— Non !… Le Phoque à ventre blanc !!

Ça leur apprendra à se servir de nos pendules.

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