Page:Daudet - Fromont jeune et Risler aîné, 1874.djvu/347

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pourra les accuser d’avoir eu peur les touche plus que tout… D’ailleurs, écoute. Sidonie est partie, elle est partie pour toujours ; et si tu sors d’ici, je penserai que c’est pour aller la rejoindre.

– C’est bien, je reste, dit Georges… Je ferai tout ce que tu voudras.

Claire descendit dans le bureau de Planus. À voir Risler aîné se promener de long en large, les mains derrière le dos, aussi paisible qu’à l’ordinaire, on ne se serait jamais douté de tout ce qui s’était passé dans sa vie depuis la veille. Quant à Sigismond, il rayonnait, ne voyant en tout ceci que son échéance payée à l’heure dite et l’honneur de la raison sociale sain et sauf.

Quand madame Fromont parut, Risler sourit tristement et secoua la tête.

– Je pensais bien que vous voudriez descendre à sa place ; mais ce n’est pas avec vous que j’ai affaire. Il faut absolument que je le voie, que je lui parle. Nous avons fait face à l’échéance de ce matin ; le plus dur est passé ; mais nous avons à nous concerter sur bien des choses.

– Risler, mon ami, je vous en prie, attendez encore un peu.

– Pourquoi, madame Chorche ? il n’y a pas une minute à perdre… Oh ! je m’en doute, vous avez peur que je cède à un mouvement de colère… Rassurez-vous… Rassurez-le… Vous savez ce que je vous ai dit il y a un honneur qui m’occupe avant le mien, c’est celui de la maison Fromont. Je l’ai compromis par ma