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XII

ROMAIN ET SYLVANIRE


Et toujours ce grondement de chaudière, mais rapproché, grandi, tout près d’elle. Pourtant sa tête est dégagée et ses oreilles ne tintent plus. Elle ouvre les yeux, s’étonne de ne plus voir la berge ni le tas de pierres. Qu’est-ce que c’est que ce grand lit dans lequel elle est couchée, et cette chambre où le jour filtre entre des rideaux jaunes, où des reflets ondulent sur le plafond et sur les murs comme dans les maisons riveraines ? Mme Ebsen a déjà vu ce tapis à fleurs roses, ce naïf étalage de chromos de magasins, mais ce qui achève de l’orienter, ce sont ces coups de sifflet sous la fenêtre, ces cris « Ohé ! Romain… » dominant la rumeur