Page:Daudet - L'Évangéliste, 1883.djvu/325

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tant d’années, cette voix que les chaires ne connaissaient plus ».

Et les voitures se succèdent, avec le fracas de portières, le piaffement luxueux des grandes livrées, et le murmure de la foule dans les corridors ne cesse pas, et à tout moment la porte du vestiaire s’entr’ouvre pour un diacre, un ancien, quelque membre du consistoire.

« Bonjour… nous sommes là.

– Bonjour, bonjour, Monsieur Arlès.

– Je n’ai pas vu l’affiche… Sur quoi prêchez-vous ?

– L’Évangile du jour… Le Sermon sur la montagne.

– Vous allez vous croire à Mondardier, avec vos bûcherons.

– Non, non… C’est bien pour Paris que je parle… J’avais quelque chose à dire avant de mourir… »

Tout bas, près de lui, un de ses collègues à la Faculté de théologie murmure en s’en allant : « Prenez garde, Aussandon… »

Le doyen secoue la tête sans répondre ; il connaît ces discours de prudence pour les avoir trop longtemps écoutés. N’est-il pas retourné