Pas de réponse.
« Où est Lina ?… » demande-t-il encore.
« Je ne sais pas… Dieu l’a prise… »
Alors, brutalement :
« Passez… vous êtes indigne… Il n’y a rien pour vous à la table du Seigneur… »
Tout le monde a entendu son cri, compris son geste. Pendant que la corbeille circule autour de la table de main en main, Jeanne Autheman, à peine interdite, orgueilleuse et droite sous l’outrage, disparaît entre les rangs qui s’écartent, moins émue certainement que le pasteur terrassé du contre-coup de son émotion. C’est à peine si le pauvre homme a la force de soulever la coupe ruisselant entre ses doigts ; et la communion finie, la table déchargée de l’en-cas pieux, sa voix s’étrangle en récitant la prière d’actions de grâce, ses vieilles mains qui tremblent ne peuvent s’assurer pour donner la bénédiction.
D’ordinaire, après le culte, la sacristie se remplit d’amis, de catéchumènes apportant leur enthousiasme au prédicateur. Aussandon est seul aujourd’hui dans cette vaste salle où trônent les