Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/167

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de la mort de Forestier, tombée on ne sait comment entre les mains de Bourrienne, ministre de France à Hambourg, et communiquée par lui à la police de Fouché : « Nous avons perdu un bon chef vendéen, Henri, marquis de Forestier, qui possédait tous les plans et connaissances de la France. Il nous reste sa maîtresse, une femme clandestine, qui les possède. C’est une femme à grands moyens qui est dangereuse pour l’usurpateur par ses accointances. Elle nous est d’un appui fort avantageux pour nous et pour le Roi. » Quant au chevalier de Céris, il était l’amant d’une « demoiselle Élise », de laquelle il avait un enfant et qui se faisait appeler Mme  Dubois.


III

Indépendamment de ce collaborateur muni de pouvoirs égaux aux siens, Forestier en comptait plusieurs autres qui s’étaient volontairement placés sous ses ordres. L’un d’eux, Élie Papin, se trouvait dans une situation des plus singulières. Il n’était considéré comme royaliste que depuis 1799. Antérieurement à cette époque, il avait servi la République et figuré avec distinction dans l’armée des Pyrénées. Il s’était ensuite retiré à Bordeaux. Aussi, lorsque, en cette année 1799, fut découverte dans cette ville l’organisation contre-révolutionnaire connue sous le nom d’Institut, la police fut-elle fort surprise de trouver Élie Papin parmi les directeurs de cette agence. Décrété d’arrestation, mais prévenu à temps, il partit pour Paris, et par ses amis Lannes, Augereau, Moncey, – il descendait chez celui-