Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/361

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donnée aux fonctionnaires qui s’étaient ralliés aux royalistes que leurs emplois leur seraient conservés ; 4° remise temporaire des impôts à titre de dédommagements pour les réquisitions opérées ; 5° garantie donnée aux royalistes pour leur sûreté et la conservation de leurs propriétés ; 6° amnistie pour les déserteurs et dispense pour les habitants de l’Ouest de former une garde nationale ; 7° maintien aux chefs royalistes d’une autorité suffisante à assurer leur existence ; 8° payement des sommes nécessaires au licenciement des armées royales. D’Andigné estimait cette somme à trois cent mille livres. Il terminait en demandant une suspension d’armes, sans laquelle les négociations seraient impossibles.

Suzannet, qui écrivit aussi à Malartic, était moins explicite, mais aussi énergique dans ses prétentions. « Nous devons d’abord déclarer, disait-il, que dans aucun cas, pour la présente guerre, nous ne fournirons point d’hommes pour l’armée active ni pour la garde nationale. Nous n’avons point d’argent à raison du défaut de commerce ; nous avons donné des bons sur le Trésor royal. Beaucoup d’anciens officiers royalistes ont été arrêtés avant les hostilités. Plusieurs autres points demandent une discussion. J’ai vu MM. de Sapinaud et d’Autichamp, ils pensent comme moi. M. de Larochejacquelein est éloigné de nous. Nous n’avons eu aucun rapport depuis quelques jours avec les chefs de la rive droite de la Loire. Dès lors, nous ne pouvons prendre aucun parti, parce que nous nous sommes tous promis de ne jamais nous abandonner, ni de traiter les uns sans les autres, quelles que soient les chances de la guerre. Nous saurons vaincre ou périr ensemble. »

Il résulte de ce langage que les royalistes exigeaient avant tout un armistice. Mais cet armistice, le général