malheur à la mort, si elle ose s’approcher de nous !…
Pour complaire à l’enfant royal, la reine fait un signe. Sur l’heure, on entend les gros canons qui roulent dans la cour ; et quarante grands lansquenets, la pertuisane au poing, viennent se ranger autour de la chambre. Ce sont de vieux soudards à moustaches grises. Le petit Dauphin bat des mains en les voyant. Il en reconnaît un et l’appelle :
— Lorrain ! Lorrain !
Le soudard fait un pas vers le lit :
— Je t’aime bien, mon vieux Lorrain… Fais voir un peu ton grand sabre… Si la mort veut me prendre, il faudra la tuer, n’est-ce pas ?
Lorrain répond :
— Oui, monseigneur…
Et il a deux grosses larmes qui coulent sur ses joues tannées.
À ce moment, l’aumônier s’approche du petit Dauphin et lui parle longtemps à voix basse en lui montrant un crucifix. Le petit