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LETTRES DE MON MOULIN.

fermes closes… De loin en loin, une charrette de roulier avec sa bâche ruisselante, une vieille encapuchonnée dans sa mante feuille morte, des mules en tenue de gala, housse de sparterie bleue et blanche, pompons rouge, grelots d’argent, — emportant au petit trot toute une carriole de gens de mas qui vont à la messe ; puis, là-bas, à travers la brume, une barque sur la roubine et un pêcheur debout qui lance son épervier…

Pas moyen de lire en route ce jour-là. La pluie tombait par torrents, et la tramontane vous la jetait à pleins seaux dans la figure… Je fis le chemin tout d’une haleine, et enfin, après trois heures de marche, j’aperçus devant moi les petits bois de cyprès au milieu desquels le pays de Maillane s’abrite de peur du vent.

Pas un chat dans les rues du village ; tout le monde était à la grand’messe. Quand je passai devant l’église, le serpent ronflait, et je vis les cierges reluire à travers les vitres de couleur.

Le logis du poète est à l’extrémité du