Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/243

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le remercier des soins donnés à leur mère… Elle les connaissait !… cela le remplit de joie ; puis comme il était, paraît-il, d’une sensibilité extraordinaire ce matin-là, il devint triste aussitôt, en apprenant qu’ils rentraient à Paris, que Bouchereau allait prendre son cours de semestre à l’École de Médecine. Il n’aurait plus la chance de la revoir… Et les champs filant aux portières, splendides tout à l’heure, lui semblaient lugubres, éclairés d’une lumière d’éclipse.

Le train siffla longuement ; on arrivait. Il salua, les perdit, mais à la sortie de la gare ils se retrouvèrent, et Bouchereau dans le tumulte de la presse l’avertit qu’à partir du jeudi suivant il restait chez lui, place Vendôme… si le cœur lui disait d’une tasse de thé… Elle donnait le bras à son oncle, et il sembla à Jean que c’était elle qui l’invitait sans rien dire.

Après avoir décidé plusieurs fois qu’il irait chez Bouchereau, puis qu’il n’irait pas – car à quoi bon se donner des regrets inutiles ? – il prévint pourtant chez lui qu’il y aurait bientôt une grande soirée au ministère à