Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/234

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tranquillise qu’à demi. Je sens que mon fils n’est pas heureux, qu’il a quelque chose, enfin. (Avec effusion, en lui prenant les mains.) Je vous en prie, mon ami Pierre, faites-lui dire ce qu’il a. Je sais qu’il est des confidences qu’on ne fait pas à sa mère, mais vous, il ne vous cachera rien… Parlez-lui, questionnez-le, regardez bien dans son cœur. Et quand vous saurez ce qui le tourmente…

franqueyrol.

Quand je saurai ce qui le tourmente ?

madame jourdeuil.

Eh bien !… Eh bien !… (Souriant.) Vous viendrez me le dire.

franqueyrol, l’embrassant sur le front.

Sainte mère, va !

le père jourdeuil, en dehors, chantant à pleine voix,
sur l’air de Charles Six.
Guerre aux bourgeois…
madame jourdeuil.

Chut ! mon mari…

le père jourdeuil, en dehors.
Jamais, jamais en France…
louise, en dehors.

Mais, tais-toi donc, papa (La porte s’ouvre.)