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ACTE III.


au faubourg saint-jacques, chez margarot.


La salle de dessin. Grande table de travail. Vases et jardinières remplis de fleurs. Dans un coin, de longues bandes de papiers peints, étalées sur des lattes pour sécher ; descendent du plafond jusqu’à terre. Tout le fond de la salle est vitré avec une grande porte au milieu, donnant sur une cour plantée d’arbres. Au bout de la cour, la fabrique avec ses tuyaux rouges et ses mille fenêtres. Porte à droite ; à gauche, une large fenêtre assez élevée, entr’ouverte. À gauche, premier plan, un divan très large, et sur le divan, pelotonné dans un vieux tapis, quelque chose qui a l’air de quelqu’un.

Scène première.


LE PÈRE JOURDEUIL, MADAME JOURDEUIL,
LOUISE, MARGAROT, puis NAMOUN.


Au lever du rideau, tout le monde est debout. On vient d’entrer. Margarot au milieu de la salle en tenue de planteur, une rose à la boutonnière, son panama à la main. Le père Jourdeuil, le dos appuyé contre la table, superbe, dédaigneux, son grand chapeau sur l’oreille, faisant le moulinet avec sa canne et sifflotant. Louise dans l’encadrement de la porte du fond, son ombrelle encore ouverte.
margarot, montrant l’atelier d’un geste arrondi.

L’oiseau s’est envolé, mesdames ; mais voici toujours la cage !