Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/304

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madame jourdeuil, bas.

Je t’en prie…

le père jourdeuil, bas.

C’est une honte, je te dis… (Il recommence à siffloter avec rage.)

margarot.

Il y a surtout ces pavillons chinois, pour salle de billard… ça, voyez-vous. (Il envoie un baiser aux pavillons chinois. Le père Jourdeuil, hors de lui, fait le geste de tout casser avec sa canne.)

madame jourdeuil, s’approchant vite de Margarot.

Alors, monsieur, vous pensez que nous allons le trouver dans le jardin.

margarot.

Oh ! Ne prenez pas la peine, madame. Je vais envoyer un de nos tireurs… (Regardant autour de lui.) Il doit y avoir par là, dans quelque coin… tout juste (Il va vers le divan, et secoue avec son pied le tapis roulé dessus.) Hé, moricaud… va vite chercher M. Henri… (Le tapis se déroule lentement. Il en sort un petit être malingre, vêtu d’une blouse bleue, les pieds nus, pâle, l’œil brillant, la chevelure ébouriffée et toute remplie de laine verte et de poussière d’or.)

louise, l’approchant.

Comment ! (Elle rit.) Ah ! Ah ! Ah ! la bonne histoire ! Ah ! Ah !… est-il drôle avec sa blouse. Tourne-toi, voyons. (Elle le tourne et le retourne.)

madame jourdeuil, de loin.

Eh bien ? Louise…