Page:Daudet - Trente ans de Paris, Flammarion, 1889.djvu/305

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wagnérienne me prend, me roule, m’hypnotise comme la mer, et les coups d’archet en zigzag des Tziganes m’ont empêché de voir l’Exposition.


Chaque fois que ces damnés violons m’accrochaient au passage, impossible d’aller plus loin. Il fallait rester là jusqu’au soir devant un verre de vin de Hongrie, la gorge serrée, les yeux fous, tout le corps secoué au battement nerveux du tympanon.

Ce musicien tombant dans mon île m’acheva. Il s’appelait Léon Pillaut. De l’esprit,