Page:Daudet - Trois Souvenirs, 1896.djvu/36

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mur une large brèche, et cette trombe de fer et de feu qui l’enveloppait du matin jusqu’à la nuit. Pareil au cri des paons les jours d’orage, le cornet de la vigie sonnait sans relâche. « On n’a pas le temps de se garer ! » disaient les servants de pièce en tombant. Et les autres quartiers n’étaient guère mieux abrités. Pour traverser les cours désertes, jonchées d’éclats d’obus, de bris de vitres, dans une odeur de poudre et d’incendie, les matelots rasaient les murs de leurs casernes défoncées, à l’abandon. Plus une pierre debout aux deux corps de logis de l’entrée ; les hommes de garde, comme