Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/71

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lèvres et tenter une faible défense, il lui cria avec colère : « Tais-toi ! Ce n’est pas de ta bouche que je veux connaître la vérité, c’est de ton complice qui dévoilera tout. Ma femme me suit de près d’ailleurs. Nous l’attendrons ».

L’Iroquois se prit à rallumer le feu. Deux grosses bûches, flambèrent bientôt, illuminant tout l’intérieur de la tente. Un silence suprême régnait.

Tout à coup, le sauvage se dirigea vers le lit de son enfant… Il poussa un cri rauque en l’apercevant. Il se baissa pour le considérer, le palper même. Charlot et Lis-en-Fleur l’entendirent qui gémissait, puis prononçait quelques paroles inarticulées. Il se releva enfin, se retourna le visage blêmi, tout autant par la douleur que par la colère.

Il avança. Rendu à deux pas de Charlot, il leva sur lui un poing menaçant. « C’est toi qui l’as tué, vil esclave ? Tu peux l’avouer, ça vaudra mieux.

— Personne n’a tué ce pauvre petit, répondit Charlot avec une mélancolie profonde… Il était bien malade, et depuis longtemps… Vous le savez. »

— Le sorcier nous avait assuré qu’il ne mourrait qu’à l’été, si nous en prenions soin, si nous suivions ses avis… Je vous… »