Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/79

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— Ici, à votre droite, murmura celle-ci. Ô mon frère aimé, votre courage dépasse le courage des nôtres… Merci, merci. Que vous avez souffert… pour moi !… Ma peine est grande…

— Lis-en-fleur, venez de ce côté-ci de ma natte… ma pauvre petite amie !… Mais, voyez, je sens mes forces… qui reviennent… Seuls, mes membres sont raidis, douloureux… Et je ne puis me tourner de votre côté… Venez, venez à ma droite, ma sœur… Bien. Ne pleurez pas. Je revis… Kiné et vous m’avez sauvé.

— Oui, pour un moment, murmura Kiné. Mais après-demain, demain même, ma sœur exigera de mon oncle Kiotsaeton, une punition exemplaire… et tous deux…

— Ciel ! gémit l’Algonquine. Que faire ? Que faire ?

— Sauve-la d’abord, Kiné, ma pauvre Lis-en-Fleur. Elle a déjà tant souffert, implora Charlot, de sa voix encore faible, mais qui prenait peu à peu de l’assurance.

— Et mon frère, lui, que deviendra-t-il ?… Croit-il, vraiment, oui, croit-il, que j’accorderais mon aide à cette fille dont le père a