Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qu’est-il donc arrivé ?… André, ajoutait-elle, voyez, on vient de la maison. Laissez-nous. Faites venir le médecin. Non, non, Manette, ne protestez pas… Il le faut.

— Madame Perrine, dit enfin la Normande d’une voix tremblante, je crois que ma jambe est brisée. Je suis tombée tout à l’heure très lourdement. Et depuis ce moment… rien ne va plus… Oh ! comme j’ai mal… Oh ! qu’est cela ?… Je ne vous vois plus. Madame, au secours !…

Et la Normande s’évanouit de nouveau. Faiblesse de courte durée toutefois ; puis, le secours venait. Madame de Repentigny apparut avec des serviettes, un petit récipient d’eau froide ; Madame Godefroy suivait sa mère portant un cordial fort énergique. Deux serviteurs de la maison, dont un Huron, accouraient aussi avec une civière improvisée. Il fallait transporter tout de suite la malade à sa chambre. Le médecin examinerait sans doute mieux ainsi le membre fracturé, gravement, cela semblait certain. Le médecin parut une demi-heure plus tard. Il ne garda auprès de lui que Madame de Repentigny et Perrine. Le praticien avait tenté d’éloigner cette dernière, avec une aimable brusquerie. « Une mariée garde-malade, avait-il prononcé, qui a déjà vu une pareille inconvenance ? Allez, allez, belle madame ».