Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/123

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petits présents que je t’ai faits jadis. J’ai ri, malgré moi, de la colère sans paroles de ton mari, tout comme du sans-gêne amusant de cette fille des bois… »

Et Perrine, quoi qu’elle en eût, ne put s’empêcher de revenir à ces confidences un peu inquiétantes de son frère. Et plus elle les relisait, plus son front, joyeux depuis la réception de ce courrier inespéré, se couvrait de nuages. Cette Huronne !… Elle ne doutait vraiment de rien. Oser s’adresser à un homme aussi sérieux, aussi distingué que le capitaine de Senancourt ! Elle oubliait étrangement de garder sa place. Puis, Charlot la trouvait jolie… L’était-elle autant que cela ?… Et Perrine, pour la première fois, de sa vie, se prit à se regarder, elle-même dans une glace, serrée bien au fond de son tiroir. Était-elle jolie ? Elle n’y avait jamais songé… Puis, soudain, elle se jeta entre ses oreillers. Qu’était cela ? Que lui importait après tout cette question de beauté ou de laideur. Si André préférait une autre à elle, qu’y pourrait-elle ? En préférait-il une autre d’ailleurs ? Tout cela n’était que le jeu de l’imagination de Charlot… Tout de même, cette demande de son anneau l’étonnait. Comment cette fille en était-elle parvenue à un pareil manque de réserve ?

On frappa à la porte. Perrine tressaillit. Qui