Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/161

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— J’aime Perrine, mon ami, trop profondément, pour n’avoir pas la patience d’attendre qu’elle revienne de son erreur. Mais elle en reviendra d’elle-même, il le faut. Il y en a qui volent leur bonheur, d’autres le gagnent par quelles souffrances stoïquement supportées ! Chacun son lot.

— « Il y en a qui volent leur bonheur », répéta tout bas Charlot, et une ombre douloureuse fit pâlir sa figure… Tu as de ces mots, André, mais sache que cela se paie cher aussi… va !

— Pardon, Charlot. Je ne suis qu’un maladroit, tu le sais.

— Puisque tu es si déterminé à partir, tu vas au moins me promettre d’écrire chaque fois que les gens de Québec s’embarqueront pour Ville-Marie. Nous ferons de même, en sens inverse.

— Je t’écrirai, Charlot. À toi seul.

— Ah !

— Oui, le silence sera bon conseiller entre Perrine et moi. Et tu vas voir qu’elle ne manifestera aucun désir de correspondre avec son mari.

— Tu lui en parleras ? Tu lui demanderas ?

— Non. Car je pars pour le Fort dans quel-