Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/210

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— Elle est guérie parfaitement. Le chirurgien, notre bon ami Étienne Bouchard, vient de m’en assurer.

— Mais pourquoi, pourquoi ce voyage ?

— Tout d’abord parce que M. de Maisonneuve, qui a confiance en moi, le désire. Il sait que les Iroquois ne peuvent me duper. Quels que soient leurs beaux discours… Puis il y a des questions qui ne se traiteront que là-bas, tu le sais bien, Perrine, il faut que nous sachions ce qui est advenu à André ! Nous ne vivons plus, ni l’un, ni l’autre.

— C’est vrai. Oh ! Charlot… que je suis à la fois satisfaite et désespérée. Si toi aussi, tu allais me laisser sans nouvelles.

— Ne crains rien de tragique, ma sœur. D’abord nous partons en nombre. M. Souart, notre cousin est de la partie. Puis, je compte revenir tout de suite, car M. de Maisonneuve attend la décision du gouverneur de la Nouvelle-France, avant de se prononcer, comme je le disais tout à l’heure, sur les diverses demandes des ambassadeurs iroquois. Plusieurs des conditions à accepter ou à refuser ne sont pas du ressort de notre gouverneur, tels l’envoi de missionnaires et même de religieuses dans leurs bourgades.

— Des religieuses ! En un tel moment ! Ce serait folie !