Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/243

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tendre que celui que Lise et moi avions voulu pour eux. Je puis partir… sans crainte… maintenant.

Et Charlot, entourant sa sœur de ses bras, la pressa contre son cœur.

— Mon frère, si tu parles ainsi, je ne t’écouterai pas longtemps… M. Souart aurait dû te gronder de ton attitude coupable… oui, oui, coupable. Tes enfants ont besoin d’un père dévoué, courageux… Et ta petite Lise, songes-tu que son chagrin serait… serait terrible.

— Oui, fit Charlot, en baissant la tête, c’est cette mignonne qui parfois me rattache à la vie. Quel cœur passionné et confiant elle possède déjà !

— Mais qu’as-tu donc, ce soir ?… Tu me parais d’une mélancolie inexplicable… Et justement je voulais t’annoncer que le médecin a paru plus que satisfait tout à l’heure. Le retour à un état mental normal s’affirme prochain chez André. Il suffira peut-être d’une légère émotion pour que la guérison définitive se produise. Cet après-midi, il est resté assis, dans son fauteuil, deux heures sans la moindre fatigue. Il ne m’a pas quitté des yeux, à son ordinaire… Mais tu penses bien que je me plaçais ou replaçais sans cesse à contre-jour.

— Oui, Perrine, je crois que bientôt tu seras