Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/247

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meil. Elle regarda vers le lit. Rien ne bougeait. Allons ! André reposait bien maintenant durant la nuit, et prolongeait même son sommeil assez tard aux heures du matin. Perrine entendit tout à coup la porte d’entrée de la maison se refermer sans trop de bruit. « Charlot est parti, se dit la jeune femme. Quel dommage que je n’aie pu échanger encore quelques mots avec lui ». Elle se glissa hors de la chambre, non sans un dernier regard vers André qui dormait toujours paisiblement. Elle alla s’appuyer sur la large et unique fenêtre de la maison. Elle pouvait y apercevoir la modeste église de l’Hôpital, à peu de distance. Sa frêle cloche sonnait l’angelus en ce moment. « Cinq heures ! » murmura la jeune femme qui se signa et récita l’hymne de la Vierge. Puis, dans la clarté d’aurore d’une belle journée d’août, elle aperçut soudain son frère et le Huron déjà tout près de l’église. Que Charlot lui parut long, mince, droit comme un jeune pin, malgré son large chapeau et sa mante. Elle le vit s’engouffrer avec son compagnon sous le porche de l’église. Très pieuse, la jeune fille désira à cet instant s’unir aux prières de son frère. Elle prit son missel et l’ouvrit à la messe du jour. Le 29 août, jour de la Décollation de saint Jean-Baptiste ! Elle frémit un peu. Le souvenir san-