Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/95

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vant vide, elle regarda avec surprise, ici et là, et aperçut Perrine, debout près d’une petite table, roulant machinalement entre ses doigts sa couronne de fleurs d’oranger.

— Bien, par exemple. Te voilà déjà à l’œuvre. Que fais-tu là, les yeux à cent lieues d’ici ?… Et si peu vêtue. Cette robe de maison en mousseline est ridicule… Eh ! tu as les mains glacées… Attends un peu. Je reviens avec un cordial… Tiens, voici maman… Mère, grondez notre mariée… elle s’est levée trop tôt… Je cours chercher un peu de vin et des biscuits pour nous trois…

Bientôt, la mariée, élégante, gracieuse, quoique pâle, bien pâle, franchissait le seuil de la maison des Repentigny, au bras de son frère, en brillante tenue d’officier. Pierre et la petite Perrine suivaient les mains chargées de fleurs. Madame de Repentigny, les Godefroy et combien d’autres amis s’avançaient en causant et en riant doucement. Cortège à la fois distingué et très simple d’allure.

Le Père Jérôme Lalemant avait tenu à donner la bénédiction nuptiale et à adresser aux jeunes époux les paroles émues et encourageantes. Il s’étonna un moment de voir une mariée si pâle, et un marié un peu sombre et lointain. Mais en ces occasions solennelles, où tous les yeux sont sur soi, est-il si extraor-