Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/187

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Rochelure avec un mauvais sourire. Mais si vous doutez de moi, pourquoi Votre Majesté ne s’adresserait-elle pas, avec sa grâce ordinaire, à l’accusé lui-même ? Pour notre commune édification, deux seules questions pourraient lui être posées. Celles-ci : « Êtes-vous noble,… puis : « N’avez-vous pas été, vis-à-vis de votre adversaire d’aujourd’hui, tour à tour bûcheron candide, faux seigneur, bouffon, receveur royal, et… je regrette de prononcer de telles paroles devant une assemblée que je respecte, et… fin voleur d’objets précieux… Ah ! ah ! ah ! ce blanc chevalier, cet aventureux jeune homme, s’est montré avec moi, je m’en porte garant, le plus souple des comédiens ! Cela, je le lui concède volontiers, oh ! volontiers ! »

De nouveaux murmures grondèrent.

« Silence, messeigneurs, je vous en prie, ordonna Grolo. Et vous, Rochelure, vous avez parlé, cette fois, avec assez de clarté pour que l’on vous dispense de rien ajouter d’autre… Veuillez vous retirer. »

Rochelure s’inclina avec ironie. Le préfet de police intervint. C’était, en toutes circonstances, un fidèle allié du seigneur de Rochelure.

« Votre Majesté, prononça-t-il avec solennité, me permettra une importante observation. Si le prévenu admet, en effet, ne pas faire partie de la noblesse, il ne relèvera plus directement de votre Majesté, mais de mon tribunal. Aussi, si tel est le cas, souffrez que je me borne à une seule et suffisante offense pour le condamner séance tenante : le recours au duel. La loi est claire sur ce point, Sire, et il ne vous reste plus qu’à sanctionner et à signer l’arrêt de mort. J’ai apporté, ici, d’ailleurs, les papiers indispensables.

— Préfet, dit le roi, je reconnais qu’il m’appartient moins qu’à tout autre de vous blâmer, lorsque vous voulez faire exécuter les lois que j’édite, mais j’avoue que votre empressement, votre zèle, en ce moment, me