Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/197

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passais outre ces lois de justice et d’humanité, que ton glaive perdrait son pouvoir. Et maintenant, à la civière… partons, vite, mon fils ! Tu dois être, ce soir, si tu sors victorieux de l’épreuve, au palais de Grolo. Bon courage… et silence ! »


CHAPITRE XV

La délivrance de la princesse


Une heure plus tard, en effet, le commandement d’un des gnomes avertit Jean qu’il se trouvait au terme de sa course. Il fut debout, rejetant avec empressement liens et bandeau. Il se retourna voulant saluer une dernière fois ses professeurs. Les gnomes avaient disparu ne laissant aucune trace de leur passage. Jean s’aperçut alors qu’il était déjà revêtu du riche costume d’amiante qui lui avait été offert et qu’à ses côtés brillait la minuscule épée enchantée. Il comprit. Le temps pressait, chaque minute pouvait assurer ou compromettre ces hardis projets pour la délivrance de la princesse. Il regarda autour de lui. Quels magnifiques jardins s’étendaient à perte de vue ! Ils recevaient en ce moment les premières lueurs de l’aurore et de subtils arômes en montaient. Dans chacun des arbres taillés avec art, les oiseaux préludaient doucement à la venue du jour nouveau. Charmé, sentant se raffermir sa vaillance, Jean s’engagea d’un pas vif dans l’allée centrale du jardin. Il fut bientôt en face du palais de la fée Envie. « Une petite merveille d’architecture et de bon goût » pensa-t-il. Tout y était blanc, vert et or. Aux six colonnes de marbre blanc du péristyle s’enroulaient de longs serpents somnolents aux écail-