Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/201

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Mais Jean s’interrompit, l’âme soudain torturée dans un sens contraire. La sueur perlait à son front. Son sentiment de l’honneur, ses devoirs de haute protection vis-à-vis de la petite princesse le harcelaient et le perçaient à la façon d’un dard aigu, lancinant, sans pitié… « Non, non, conclut-il enfin, en se raidissant, je ne dois pas donner dans une sentimentalité irraisonnée, imprudente, fatale même. Ma vaillance demande de l’héroïsme en ce moment. Je ne me la refuserai pas, dussé-je déchirer, briser le cœur de ma bien-aimée, et le mien par surcroît ! »

La princesse devina vite que la lutte que soutenait Jean ne se terminerait pas suivant ses désirs. Tous ses doutes sur les faits étranges qui entouraient la venue de Jean à la cour la ressaisirent. Elle s’effondra dans un fauteuil et fondit en larmes.

Jean, très sombre, recevant en plein cœur chacun des sanglots de la princesse se réfugia auprès d’une fenêtre. Machinalement, ses yeux se portèrent au dehors. Ses yeux s’agrandirent. Il réprima avec peine un cri d’effroi. Le feu embrasait déjà presque toute l’aile du château qu’habitait la princesse.

Il se rapprocha vivement, et se pencha vers la petite