Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/203

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Jean, tenant toujours à la main son épée nue, sortit en toute hâte de la pièce avec la princesse.

Au pas de course tous deux se frayèrent un chemin à travers une épaisse fumée. Bientôt le jeune homme dut porter sa compagne. Elle défaillait, à moitié asphyxiée. Ce n’était plus aussi dans le palais que cris affreux, grondements, crépitation, sifflements. Les flammes se glissaient partout et toujours au milieu d’elles surgissaient des têtes de reptiles. Jean avait à la fois à se défendre contre le feu et contre ces fêtes immondes.

Enfin le perron du château fut franchi d’un bond. Il était temps. Une formidable explosion se produisit. Des éclats de verre brûlants se logèrent dans le manteau de la princesse. Une pièce de fer rougi tomba lourdement sur l’épaule de Jean, lui infligeant une blessure cruelle. Il n’en eut cure, ne songeant qu’à protéger la princesse.

« Altesse, lui dit-il avec douceur, fermez les yeux sur le spectacle du sinistre ; puis, de grâce, laissez-vous conduire, docile, au fond de ces jardins. »

Cette précaution fut superflue. Jean, en se retournant, vit changé en ruines fumantes le ravissant palais de la fée. Puis ces ruines fumantes elles-mêmes, sous