Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/81

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menaces. La salle restait silencieuse, immobile, lourde. Seules, des plaintes s’élevaient parmi les accusés. Un à un, on voyait les gnomes chanceler, tomber, leurs membres frêles s’écrasant, se meurtrissant sous les chaînes pesantes.

Et Jean ? Toujours gardé à vue par les officiers du roi, il semblait anéanti. La tête basse et les yeux clos, il ne bougeait plus. À l’observer, on remarquait, toutefois, qu’à chacun des gémissements des accusés, un long tressaillement le secouait.

Le gnome noir se tut. L’assemblée s’agita avec bruit. On approuvait. On désapprouvait. On discutait. Des trompettes jouèrent et les gardes, une épée nue à la main, parcoururent les rangs, imposant partout le silence. L’heure de la justice allait sonner.

Le roi se souleva lentement. Comme la sévérité lui coûtait au tendre petit monarque ! Il tremblait. Son regard implorait. Il réagit cependant et demanda qu’on lui apportât