Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/106

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… tu as déjà lu, cousine ?… Tu penches la tête… Naturellement, tu vas l’excuser… Soit, aie toute l’indulgence de ceux qui n’aiment pas… Comme moi, du moins… Cousine, cousine, je souffre !… Michel, c’était tout pour moi… C’était Grand’mère à qui il plaisait tant… C’était Olivier, notre cher grand disparu,… c’était toi qu’il appelait si bien ma princesse,… c’était tout le monde enfin, tout l’univers pour moi… Michel ! Michel ! » Et Mathilde avait reçu entre ses bras une Josephte qui étouffait sous les sanglots et qu’il avait été bien difficile de consoler. Puis, le lendemain, quel contraste !… Plus un mot, plus une larme, un silence obstiné, coupé de quelque petit sourire triste… « Cousine, prononçait pourtant avec effort la fillette, vers le soir, ne m’en veux pas, si je reste muette devant toi, qui es si bonne, si compatissante… mais que dire, que je n’aie déjà dit ?… Et puis, cousine, tu me feras cette grâce de ne plus jamais, jamais me reparler de Michel… Promets-le-moi, je t’en prie, tout de suite… Cousine ! » Et la bonne Mathilde, des larmes dans les yeux, avait accédé à cette mesure rigoureuse. Que Josephte lui avait rappelé son mari, en cet instant d’héroïque détermination ! Il y avait au fond des yeux