Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/150

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— Eh bien, oui ! Je promets. Ton hésitation à partir ressemble presque à un pressentiment. Qui sait si tu n’auras pas besoin de moi, ce soir !

— J’ai toujours besoin de toi, cousine, murmura assez bas, Josephte.

— Quel air triste ! Veux-tu bien…

— Oui, oui, je pars… À tantôt !

Lorsque Josephte Précourt pénétra dans le salon des Paulet, un grand nombre de personnes le remplissaient déjà. La jeune fille atteignit non sans peine les maîtres de la maison et elle dut s’arrêter souvent pour échanger quelques mots dans les divers groupes de ses connaissances. Enfin, Hélène, qui recevait avec sa mère, l’aperçut. Elle poussa une exclamation de plaisir.

— Josephte, te voilà ! J’ai craint que Mme Précourt ne te découvre quelque savante petite maladie afin de t’empêcher de venir. Comme tu es belle ! N’est-ce pas, maman, que Josephte sera la reine de ma réception ?

— Elle l’est partout, cette chère enfant… Ah ! voici Jules. C’est cela, mon fils, éloigne-toi avec une bien jolie fille à ton bras…

— Et dans mon cœur, ajouta Jules entre haut et bas.

— Vous dites, Jules ?

— Rien de nouveau, hélas ! À quoi bon vous le répéter, Josephte ?

— De la mélancolie ? Le cadre ne s’y prête