Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/156

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— Blanchette, je vais d’abord reconduire M. Authier. Il me doit des explications.

— À quel titre, monsieur ? demanda Michel, un peu indigné.

— Jules, tu es ridicule… Viens m’aider plutôt à transporter Josephte sur le divan là-bas.

Mais à ce moment la jeune fille ouvrit les yeux et regarda vaguement autour d’elle. Elle refusa de la tête, l’offre renouvelée de Blanchette. Elle ne voulait pas bouger du fauteuil. Michel recula alors vers la porte, ses yeux douloureusement rivés sur Josephte, qui prenait un peu de l’eau que lui tendait Jules. Elle cherchait à reconquérir des forces, cela était évident, à mettre fin à cette scène pénible.

— Jules, je te le répète, va plutôt chercher du vin. Cela remettra tout à fait notre amie. Cette fois tu m’entendras, j’espère ?

— Chère Blanchette,… Jules,… merci,… vous êtes bons, murmura Josephte en se renversant de nouveau au dossier du fauteuil. Jules Paulet, à regret, sortit enfin.

M. Authier, pria soudain Blanchette, en se retournant, ne partez pas encore, de grâce. Elle avait vu dans la glace le mouvement de retraite du jeune homme.

— Je le crois bien qu’il ne partira pas, cria à cet instant la voix joyeuse d’Hélène. Elle entrait dans la bibliothèque. Ah ! fit-elle aussitôt en fronçant les sourcils et en reculant.