Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Madame Précourt monta vivement l’escalier qu’il venait de descendre. Elle aperçut Josephte dans le petit salon, assise seule, et se tamponnant les yeux. Elle entra aussitôt.

— Qu’est-ce qui se passe, ma petite Josephte ? Où est Michel ?

— J’ai souhaité être seule.

— Le pauvre enfant a dû être désappointé. Pourquoi as-tu agi ainsi ?

— Cousine, je n’en pouvais plus… Sais-tu que Michel ne me tutoie plus… J’en ai éprouvé un serrement au cœur bien pénible…

— Écoute, Josephte, je t’approuve, certes, de vouloir traiter de nouveau en égal notre cher Michel ; mais lui, vois-tu, il se bute là-dessus, il ne se juge pas ton égal. Il veut s’effacer discrètement… Pourquoi cherches-tu d’autres raisons à sa réserve… Peu à peu, vos relations s’amélioreront. Sois patiente.

— Je suis une sentimentale, cousine, n’est-ce pas ?

— J’en ai peur.

— Et puis, tu ne sais pas, cousine…

— Allons, trêve de réticences. Qu’y a-t-il encore ?

— Deux de nos invités, qui m’ont semblé légèrement pris de vin, ont tenu, sans nous voir, Michel et moi, une de ces conversations