Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/199

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— Josephte Précourt devient si capricieuse qu’on ne sait plus sur quel pied danser. Si je l’aimais moins, cela n’irait pas du tout, je t’assure.

La promenade semblait vraiment un succès. Des voitures élégantes et légères, se mêlaient à d’autres très larges, plus confortables où l’on voyait sourire avec indulgence, au milieu de leurs fourrures, de vieilles dames aux cheveux blancs. Il fallait bien que les convenances fussent respectées, tout en facilitant aux jeunes gens des heures de gaieté et de plaisir.

À quatre heures, on fut à Longueuil. On descendit chez des amis communs, enchantés de recevoir la jeunesse dorée de Montréal.

À six heures, on reprit le chemin de la ville. La gaieté atteignait son paroxysme. On savait du reste que la soirée finirait par une danse impromptue chez le juge Bédard. La jolie, rieuse et froufroutante Hélène Bédard en avait décidé ainsi avec sa mère, l’une des dames de l’excursion. Celle-ci commença par se faire prier, mais finit par consentir, en voyant des larmes de vexation monter aux yeux de la jeune fille.

En sortant pour rejoindre les voitures, les invités constatèrent que la lune leur ferait défaut pour le retour. Et même le vent, qui se levait sournoisement, faisait présager une tempête prochaine. On partit donc au grand